Blockchain : du B2C au B2B

Le marché crypto européen est passé du B2C au B2B. Alors que les particuliers s'effacent, les banques, les asset managers et les hedge funds occupent la scène.

🔵Le changement à l'oeuvre s'explique, tout d'abord, du fait de la maturité règlementaire. Que cela soit en Europe ou aux Etats Unis, des textes cadre donnent désormais aux institutionnels la stabilité qu'ils attendaient. Le GENIUS Act et le règlement européen MiCA, chacun à leur manière, permettent désormais à ces acteurs de se positionner ce qu'ils font de manière massive depuis le début de l'année. D'autre part, une meilleure compréhension du potentiel de la blockchain en général et de la proposition de valeur de Bitcoin en particulier ont levé nombre de barrières parmi les décideurs.

🔵Les institutions veulent désormais financer, prêter, optimiser leur inventaire, couvrir leurs positions et transférer des actifs sans friction. Concomitamment, le repo on-chain explose : les Treasuries tokenisés sont utilisés comme collatéral par Citadel, DRW ou des primes brokers, ce qui était encore impensable il y a deux ans. Cette adoption se fait car la blockchain répond à un problème réel : le financement 24/7, là où la TradFi reste limitée par les horaires de marché. Parallèlement, la tokenisation commence à voir émerger ces premiers cas d'usage et ce mouvement est structurant : la finance traditionnelle adopte progressivement les rails blockchain pour réduire le coût du financement, du règlement et du transfert de titres.

🔵Mais la vraie rupture est, pour le moment, à chercher du côté des stablecoins, de plus en plus intégrés aux workflows bancaires. Déjà massivement utilisés pour les paiements cross-border, les banques les intègrent progressivement à leur flux, de peur de voir leurs clients déplacer leurs dépôts vers des offres plus rémunératrices onchain. Les néobanques ou des pure players comme Deblock ont parfaitement compris l'enjeu et tentent de gagner des parts de marché avec des offres dans ce domaine. Si MiCA limite pour le moment les possibilités d'innovation en Europe, le GENIUS Act offre aux banques américaines tout loisir de se positionner sur ce segment qui promet de bouleverser en profondeur le paysage de l'épargne aux Etats Unis.

Si 2025 aura été l'année de l'adoption institutionnelle, 2026 promet déjà d'être celle de l'industrialisation. La finance traditionnelle et la DeFi sont en passe de fusionner en rebattant, au passage, les cartes entre ceux qui s'adaptent et les autres.

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