Société Générale
Un nouveau pas dans la Finance Décentralisée
De quoi s'agit-il ?
Après avoir récemment mis ses stablecoins conformes à la norme MiCA à disposition pour le rendement sur Morpho (avec MEV Capital ), SG-FORGE, la filiale de la Société Générale, conclut un nouveau partenariat, cette fois avec 1inch, l’un des principaux protocole de la DeFi.
Concrètement, qu'est-ce que cela change ?
Grâce à cette intégration, 1inch Swap achemine désormais la liquidité de son stablecoin libellé en euro, l’EURCV directement dans la DeFi. Dans le même temps, Flowdesk, un fournisseur de liquidité enregistré auprès de l’AMF, garantira une liquidité de qualité institutionnelle pour ces actifs. Il devient désormais extrêmement aisé de se procurer de l'EURCV sans passer par une plateforme centralisée pour un usage en Finance Décentralisée.
Pourquoi c'est important ?
En mettant en circulation des stablecoins règlementés pouvant générer des rendements non négligeables le tout via une infrastructure de niveau institutionnel, la Société Générale fait clairement le pari de la croissance et du potentiel de la Finance Décentralisée. Elle permet surtout à tous ceux qui hésitaient à s'exposer sur des plateformes de lending de pouvoir le faire avec un stablecoin libellé en euro à la contrepartie garantie qui ne les expose plus au risque de change euro/dollar.
La Russie
Nouveau champion de la DeFi ?
De quoi s'agit-il ?
L'importance de la Russie dans les échanges en Finance Décentralisée est largement ignorée, et pourtant l'activité d'origine russe sur ses protocoles a été multipliée par huit par rapport à ses niveaux antérieurs. La croissance de l'activité institutionnelle y est spectaculaire par rapport à l'Europe : près de 80% en un an contre moins de 50 % en ce qui concerne l'UE.
Le stablecoin dont personne ne parle
Dans l'indifférence générale, la capitalisation de l'A7A5 (nom barbare du principal stablecoin adossé au rouble) dépasse désormais celle de l'EURC, principal stablecoin euro. Celui-ci a été émis au Kirghizistan pour contrer le retrait de l'USDT des exchanges russes sous la pression américaine. Une manière très efficace de contourner les sanctions occidentales sur la blockchain.
Objectif : contourner le dollar
Mais l'ambition prêtée à la Russie va bien au-delà. L'A7A5 n'est que l'une des initiatives prises par les BRICS pour contourner le dollar américain dans les échanges et plus particulièrement sur le marché des matières premières. Au-delà du contournement des sanctions par un seul pays, c'est la contestation de la mainmise américaine sur les échanges qui est à l'oeuvre et le nombre de pays qui s'y emploient ne cesse de croître.
Les stablecoins :
Une menace pour la BCE ?
Le consensus des banques centrales
Le jugement critique que porte la BCE sur les stablecoins est partagée par la plupart des autres banques centrales et organisations internationales à l'exception notable de la Fed du fait de l'hégémonie totale du dollar sur ce nouveau marché. Et certaines craintes peuvent être justifier. Sont notamment pointés les risques sur la souveraineté monétaire car les émetteurs sont des entreprises privées, le risque macroéconomique en cas de bank run, et surtout, le risque de fuite des dépôts bancaires vers des actifs bien plus rémunérateurs en Finance Décentralisée.
Des conséquences économiques
Si la part de la monnaie fiduciaire continuent de reculer concomitamment à l'essor des stablecoins, les revenus des banques centrales peuvent effectivement s’en trouver affectés si cela se traduit par une baisse du nombre de billets en circulation. Une utilisation massive des stablecoins comme moyen de paiement, en lieu et place de la monnaie fiduciaire, risquerait, en effet, de diminuer le besoin de circulation de celle-ci et, corrélativement, de peser sur les revenus des banques centrales.
Ne pas se tromper d'ennemi
Mais si l'essor des stablecoins bouleversent, à n'en pas douter, l’ordre monétaire en vigueur en devenant des substituts à la monnaie fiduciaire, ils n'obèrent en rien les prérogatives des banques centrales quant à la conduite de la politique monétaire ou son pouvoir de création monétaire. Au lieu d'agiter la menace que ces actifs feraient supposément peser sur le système monétaire, la BCE serait bien inspirée d'accompagner les initiatives des banques commerciales qui veulent des stablecoins euros. C'est en effet la seule solution pour mettre fin au monopole du dollar américain sur ce marché qui, lui, fait peser une menace tout à fait avérée sur l'euro.
Stablecoins euros
MiCA freine-t-il leur expansion ?
Quelle est la situation ?
Les stablecoins adossés à l’euro ne pèsent qu’environ 1 % de la capitalisation mondiale. En attendant de voir les effets en termes de liquidité de la série d'annonces de plusieurs groupes bancaires de se lancer dans la course, l'hégémonie du dollar sur ce marché reste, pour l'heure, totale.
Les effets pervers du règlement MiCA
L’entrée en vigueur de MiCA devait marquer un tournant pour l’émergence d’un marché crypto régulé en Europe. Mais cette réglementation, loin d'encourager les initiatives, aurait plutôt tendance à les freiner. En effet, MiCA impose le dépôt de 30 % à 60 % des réserves auprès d’établissements de crédit européens, soit une proportion plus plus élevée que ce qui se pratique aux Etats Unis en application du Genius Act.
Le rôle prêtée à la BCE
Beaucoup d'observateurs vont jusqu'à émettre l'hypothèse que la BCE aurait peser lors de la rédaction du texte pour freiner, voire dissuader, l'émergence de stablecoins libellés en euro afin de protéger le futur euro numérique de détail dont pourtant personne ne veut, à commencer par les banques commerciales. La situation décourage donc de verser dans l'optimisme quant à la capacité de l'Europe à enfin exister monétairement dans la finance numérique de demain.
Accès au système de paiement des banques centrales
La bataille est lancée
La situation en Europe
La BCE a annoncé il y a peu que les fintechs non bancaires et les prestataires de services de paiement (PSP) pourraient accéder directement aux systèmes de paiement des banques centrales. D'ores et déjà, les établissements de paiement régulés et les émetteurs de stablecoins peuvent se connecter directement au SEPA et au TIPS, sans passer par les banques commerciales.
La Fed entre dans la course
C'est désormais le tour de la Federal Reserve d'envisager l'ouverture de ce type d'accès pour les fintechs, les émetteurs de stablecoins et surtout pour les plateformes de cryptoactifs. Pour ces dernières, c'est un avantage majeur par rapport au cadre européen qui, à ce stade, ne les fait pas bénéficier d'un tel accès.
Deux approches différentes
Comme souvent, la réponse européenne au besoin est avant tout technique et règlementaire quand l'approche américaine est plus ouverte au partenariat tous azimuts. Outre-Atlantique, ces nouveaux acteurs de la Finance numérique sont beaucoup plus considérés qu'en Europe comme des partenaires dans la modernisation des systèmes de paiement .

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