Comité de Bâle

Trump veut changer les règles

De quoi s'agit-il ?

Dans le rapport intitulé « Renforcer le leadership américain dans la technologie financière numérique » affirme son intention de réécrire les règles du Comité de Bâle sur les crypto-actifs pour permettre aux banques d’y participer pleinement.


Qu'est-ce que le comité de Bâle ?

Le Comité de Bâle, basé en Suisse au sein de la Banque des règlements internationaux, est une sorte de banque centrale pour les banques centrales. Elle coordonne la réglementation bancaire mondiale et établit des normes prudentielles en matière de fonds propres, de gestion des risques et de supervision.


Qu'est-ce qui pourrait changer ?

Les règles de Bâle exigent un ratio de capital minimum de 8 % sur les cryptoactifs détenus par les banques, pondérés en fonction des risques. Ces règles très restrictives découragent les banques de s’engager dans la tokenisation. L'objectif serait de revoir le ratio afin de permettre aux banques de s'engager pleinement dans le processus.


Cryptoactifs

Quand les grandes banques investissent

De quoi s'agit-il ?

Selon un récent rapport de Ripple, entre 2020 et 2024, les institutions financières traditionnelles ont réalisé 345 investissements dans des startups blockchain. Au sein de ce mouvement d’ensemble, les banques systémiques sont présentes dans 106 des investissements répertoriés, avec une concentration géographique autour des États-Unis et du Japon.


Une rupture

Ce mouvement récent rompt avec l’indifférence voire la franche hostilité qui prévalait jusqu’à récemment. On se souvient des prises de position tonitruantes et définitives du très médiatique CEO de JP Morgan et c’est peu de dire que l’on en est désormais loin. Il faut cependant reconnaître que ce mouvement de fond n’est pas étranger à l’arrivée du Genius Act aux Etats Unis et du règlement européen MiCA qui, chacun, offrent le cadre règlementaire indispensable à l’implication de ces institutions financières.


Et la France ?

Longtemps pionnière dans cette industrie, la France souffre d’un environnement toujours aussi hostile, tout du moins en apparence. Les assureurs acceptant de lister de la crypto dans leurs UC d’assurance vie (même de manière indirecte) sont toujours aussi peu nombreux. Quant aux banques, les grands réseaux sont encore peu présents. On est loin des investissements massifs des américains et même des récentes initiatives espagnoles, suisses ou même allemandes. La Deutsche Bank, pour ne citer que la plus emblématique, prend des initiatives d’une tout autre ampleur que l’émission du très confidentiel EURCV de Forge, filiale de la Société Générale. Il est plus que temps de réagir !


Kriptown

Quand les banques françaises investissent

De quoi s'agit-il ?

CACEIS, filiale du Crédit Agricole, rejoint la BNP au capital de la société française Kriptown. Il s'agit d'un investissement minoritaire dans le cadre d'une extension de la série A de Kriptown bouclée fin 2024.


Qui est Kriptown ?

Créée en 2018, Kriptown a développé une infrastructure visant à permettre aux PME et ETI européennes de lever des fonds en actions et d'accéder à un marché secondaire fonctionnant en continu, dans un cadre réglementaire adapté à la blockchain via le régime pilote européen.


Le virage américain comme déclencheur ?

Difficile de ne pas voir la concomitance de ce récent intérêt avec l’avalanche d’initiatives prises par les banques américaines sur ces 6 derniers mois. En point d’orgue, rappelons la toute récente annonce par la SEC de l’ambition américaine de « tokeniser Wall Street » à court terme.


Le dollar américain

Les enjeux d'une dépréciation

De quoi s'agit-il ?

Dans la même logique que la guerre sur les tarifs douaniers, l’administration Trump ne fait pas mystère de son intention de déprécier le dollar par rapport aux autres devises, dont l’euro. La monnaie américaine a d’ailleurs déjà perdu plus de 10% de sa valeur par rapport à la monnaie européenne.


Pourquoi une telle stratégie ?

Provoquer une dépréciation contrôlée du dollar est une autre manière d’imposer une forme de droit de douane universel tout en diminuant la valeur réelle de la dette publique devenue insoutenable. C’est d’ailleurs à cette aune qu’il faut comprendre la stratégie américaine de renforcer l’hégémonie des stablecoins dollar qui offre un nouveau débouché pour les bons du Trésor.


Quelles conséquences à moyen terme pour les stablecoins ?

Considérant que près de 99% des stablecoins en circulation sont aujourd’hui libellés en dollar, une dépréciation durable de la devise américaine par rapport à l’euro rendrait nécessaire la mise en place d’une stratégie de hedging de son exposition aux stablecoins afin de neutraliser le risque de change.


Tokenisation

Les limites actuelles

Le sous-jacent

Investir aujourd’hui dans un titre ou un ETF tokenisé ne confère pas encore la propriété d’un titre. A ce stade, pas de droits de vote ni de dividendes donc, mais un contrat financier passé avec un SPV, ce qui engendre un risque de contrepartie, bien souvent ignoré. A titre de comparaison, investir dans le Paxos Gold paraît beaucoup moins risqué car la société fait auditer tous les mois ses réserves et la société est régulée à New York, meilleur gage qu’il soit pour l’investisseur.


La liquidité

Le marché des actions tokenisées est encore très peu liquide du fait principalement de sa nouveauté. Par ailleurs, toutes les plateformes ne permettent pas de transférer le token acquis sur un wallet non custodial pour éventuellement s’en servir comme collatéral en finance décentralisée. Enfin, quand c’est le cas, il n’est pas tradable sur tous les layers 2, ce qui en limite la portée.


La fiscalité

C’est la principale limite : une action tokenisée est assimilable à un titre financier, quand bien même il prendrait la forme d’un token. Ainsi, tout swap entre un stablecoin et ce type de tokens est un fait générateur de fiscalité, ce qui en réduit considérablement l’intérêt.