Y aura-t-il encore une Alt Season ?
De quoi s'agit-il ?
Traditionnellement, les cryptoactifs suivent sur chaque cycle à peu près les mêmes patterns. Chaque bull market est, jusqu'à présent, marqué par une hausse initiale de Bitcoin, suivi par celle d'Ethereum, avant que le reste du marché prenne le relais.
Un cycle atypique ?
De ce point de vue, le cycle actuel semble atypique. En effet, depuis la hausse initiale de Bitcoin consécutive à l'introduction des ETF spot aux Etats Unis, le relais ne s'est pas reproduit. En effet, alors que Bitcoin dépasse régulièrement son plus haut historique, Ethereum est très en deçà de son record de valorisation (4.800 $) et il en est de même pour la quasi totalité des autres cryptoactifs.
Comment l'interpréter ?
Même s'il est sans doute prématuré d'en tirer des conclusions à ce stade, nombreux sont les analystes qui pointent l'arrivée massive des institutionnels sur ce marché comme une raison probable de ce découplage. En effet, à mesure que Bitcoin connaît une adoption croissante comme actif de diversification voire comme valeur de réserve, cette nouvelle liquidité abondante boude l'ensemble des autres valeurs qui cumulent actuellement le double désavantage de présenter des volatilités beaucoup plus importantes et des performances moindres.
Ethereum va-t-il enfin performer ?
Quelles est la situation ?
Même si le cryptoactif est aujourd’hui valorisé à plus de 3.000 $ dans l’élan de la récente poussée de Bitcoin, nombreux sont ceux qui s’attendaient à ce qu’Ethereum rejoigne, a minima, son plus haut historique du cycle précédent à plus de 4.800 $.
Quelle est la principale raison ?
Sans se perdre en conjectures, on peut émettre l’hypothèse que ce relatif désintérêt réside dans le modèle économique de la chaîne. En effet, les layers 2 (les sous-chaînes d’Ethereum) captent de plus en plus la liquidité sur le réseau car présentant des frais de transaction bien moindres.
A quoi s'attendre à moyen et long terme ?
Il convient cependant de relativiser l’importance de ce constat pour au moins 3 raisons. Tout d’abord, on note depuis quelques semaines un regain d’intérêt qui s’exprime par une augmentation nette des inflows sur les ETF Ethereum Spot (qui captent une part importante de la liquidité sur l’actif). Surtout, le réseau reste, et de loin, le plus utilisé en finance décentralisé et tout porte à croire que l’essentiel de la tokenisation des actifs (qui n’en est qu’à ses prémisses) se fera sur Ethereum. Enfin, si la valeur est aujourd’hui captée par des sous couches qui présentent le double intérêt de bénéficier de la sécurité d’Ethereum mais avec des frais bien moindres, une simple mise à jour du réseau (déjà en discussion) suffirait pour rééquilibrer le partage de la valeur.
Crypto : mais que fait la France ?
Une adoption qui marque le pas
En matière d’adoption, la France suit une courbe atypique et inquiétante. En effet, alors même que l’adoption est en nette progrès partout dans le monde, la France connaît un repli observé de manière convergente par plusieurs études qui font référence.
Une régulation qui entrave
Qui plus est, l’entrée en application de MiCA semble désavantager les acteurs français du secteur qui peinent à obtenir le fameux agrément PSCA qui deviendra indispensable en juin prochain pour opérer sur ce marché. Si l’AMF est souvent pointée du doigt, si les accusations de dumping règlementaire ne sont pas sans fondement, il est inquiétant d’observer que la centaine de PSAN opérant aujourd’hui peinent à obtenir le précieux sésame nécessaire à la pérennisation de leur activité.
Des banques toujours frileuses
Du côté des institutionnels, la situation n’est pas plus rassurante. La Société Générale émet certes un stablecoin euro, mais sa liquidité et son accessibilité restent encore confidentiels. Certes CACEIS vient d’obtenir son agrément PSCA mais l’implication des acteurs allemands, anglais ou espagnols est sans commune mesure. Sans parler de l’outrageuse avance que les banques américaines sont en train de prendre sur le reste du monde.
La fiscalité crypto : une aubaine ?
Un régime a priori avantageux
Si le régime fiscal des cryptoactifs est régi actuellement par la flat tax, une de ses particularités est des plus intéressantes. En effet, la plus-value réalisée n’est imposable qu’en cas de conversion en euro. En d’autres termes, un wallet crypto peut tout à fait être géré à la manière d’un PEA où l’on prendrait ses profits en stablecoins avant de réinvestir et sans jamais passer par la case impôt.
Déclarer reste difficile et va devenir incontournable
Cependant, lors de tout retrait en euros, le calcul de la plus-value est obligatoire et son calcul (des plus compliqué) doit s’effectuer pour chaque opération. Qui plus est, tout laxisme en la matière risque de rapidement coûter cher avec l’application prochaine de la DAC8 qui obligera tout opérateur à divulguer au fisc les transactions effectuées par ses clients français.
Les CGP doivent être vigilants
Il est donc conseillé à chacun de s’emparer du sujet en commençant par vérifier la qualité de l’accompagnement de son prestataire sur cette question. Pouvoir obtenir de sa part un IFU va devenir incontournable et les CGP seraient bien inspirés de vérifier que l’opérateur vers lequel ils dirigent leurs clients est en mesure de le fournir…
Les stablecoins pour sauver le dollar ?
La fin du roi dollar ?
Sous le feu des attaques des BRICS et pâtissant de la crise de confiance que l’administration Trump a déclenché avec sa guerre commerciale, la monnaie américaine est de plus en plus contestée dans sa suprématie comme monnaie des échanges internationaux.
L'hégémonie américaine sur les stablecoins
La domination écrasante des stablecoins libellés en dollar ouvre toutefois une opportunité incontestable à la puissance américaine de prolonger la prédominance de sa monnaie.
Une Europe apathique qui fait les mauvais choix
On ne peut, dans ce contexte, que se désoler de constater que l’Europe rate une occasion historique de rattraper son retard. D’une part, le règlement MiCA étouffe l’innovation et freine l’émergence de tout stablecoin Euro susceptible de venir contester la position dominante de Circle. D’autre part, la poursuite à marche forcée du projet d’euro numérique de détail va à contre-courant de la volonté des peuples et inquiète les banques commerciales.
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